06/2022
Les formules de révision de prix : bourbier ou opportunité ?
Les formules de révision de prix : bourbier ou opportunité ?
21/06/2022
De nombreux acheteurs utilisent des indices de révision sans trop connaître leur composition. Pourtant, leur choix engendre des conséquences importantes pour les acheteurs publics :
Pour une bonne utilisation des deniers publics regardons ensemble ces fameux indices de plus près.
Le dirigeant a un double objectif pour son entreprise :
C’est la raison pour laquelle, en particulier en ces moments troublés, il étudiera soigneusement les risques liés à la mise en œuvre de la clause de révision avant de répondre à un appel d’offres.
Compte tenu des enjeux, les entreprises que nous accompagnons passent du temps (souvent une demi-journée à une journée entière) à analyser les risques et les avantages de la formule de révision inscrite au C.C.A.P. des marchés étudiés.
Tous font une simulation sur les prix d’un dossier réalisé, d’une durée équivalente à celle du futur marché. Bien qu’ils soient conscients que cette simulation ne protège en rien des futures évolutions, cela leur permet de « tester » la solidité de la formule indiquée au CCAP.
Il est systématiquement réalisé une analyse globale :
Les entreprises font un chiffrage sur « déboursés secs ». C'est à dire en intégrant uniquement les dépenses nécessaires à l’exécution du marché, avant d’y ajouter leur marge. Ils ajoutent ensuite une « cuillère » ou une « louche » d’aléas sur le montant total préalablement calculé. Enfin, ils appliquent la marge attendue sur le « déboursé sec ».
Chaque chantier est considéré isolement dans un contexte temporel, commercial et concurrentiel unique.
On comprendra ici que le taux des aléas dépendra de nombreux facteurs, principalement extérieurs, que l’on appelle aussi les impondérables. Ces aléas correspondent à un ou des risques inconnus, donc inchiffrables.
La part d’aléas dépendra aussi des signaux contenus dans le D.C.E. Les formules de révision peuvent être un signal fort.
Indice : partie constitutive d'un index
Index : ensemble constitué de plusieurs indices
Les index bâtiment (BT) ou des travaux publics (TP) sont des indices de coûts des différentes activités du secteur de la construction, appréhendés à partir de 6 postes dans une démarche de comptabilité analytique :
C’est analogue à l'approche "KLEMS" des économistes de la productivité :
La structure et les pondérations des index BT ont été revues, à l'occasion de la base de référence 2010.
Nous avons pris pour exemple cet index sur le site de l'INSEE.
Vous pouvez voir la structure KLEMS et la part en % de chaque poste dans le compte de résultat de l'entreprise dont l'activité est la fabrication et la fourniture d'enrobés.
par exemple les frais de personnels ("L") pèsent 14% des charges et le bitume ("M") pèse 35%.
Avec ces informations vous pouvez déterminer si l'index est bien approprié à la nature des travaux / services que vous comptez déléguer.
Vous avez encore des questions ? Vous avez besoin d'aide pour négocier avec vos prestataires? Vous avez besoin de faire des simulations financieres ? Vous reflechissez à la meilleure formule à mettre dans votre CCAP ?
Découvrez notre site internetPour vous faciliter la vie et satisfaire votre curiosité naturelle ( 😉) vous aurez le détail de la composition des index BT et TP en suivant les liens suivants :
L’index concerne une grande partie des activités du bâtiment tous corps d'état confondus. Il est principalement composé de fournitures (ciment et fers à béton). Ces deux composantes représentent 46.7% du total.
Vous comprenez ainsi que l’indice BT01 (ou TP01) ne sont qu’une figure de style permettant d’avoir des chiffres qui donnent des variations dans le temps, de pouvoir être comparés pour en définir des tendances générales.
Ils sont donc à éviter car ils ne représentent pas du tout les spécialités de chaque corps de métier.
Exemple : vous avez un marché d’entretien de chaudières et climatisation, vous pouvez utiliser l’indice BT038 (Plomberie sanitaire) ou BT41 (Climatisation pour bâtiment).
Pour évaluer la cohérence de l’indice avec la réalité économique des entreprises, nous vous invitons à systématiser la demande de décomposition de quelques prix unitaires comme une exigence lors de la consultation initiale des entreprises. Il faut trouver un prix facilement décomposable : prix unitaire du vidage d’un camion benne, prix unitaire de pose d’1m2 de carrelage, prix unitaire d’une journée de formation,…).
Cela vous servira peut-être lors de négociation en cours de marché mais assurément pour vos prochaines consultations mettant en œuvre les mêmes moyens.
Sujet fondamental pour tous les acheteurs publics, la maitrise des indices permet de dynamiser la mise en concurrence et de recevoir des offres aux prix justes (les offres qui n'empilent pas des marges et des aléas trop importants). C'est mieux pour les finances publiques.
Nous espérons vivement que cela vous aura donné envie de vous passionner pour ce sujet avec autant de plaisir que nous. Le dernier conseil que nous vous offrons c'est de respirer régulièrement, de faire des mouvements de détente, d'avoir à portée de main un défibrillateur,... ou de nous appeler !
Grégory Pacaud a accumulé un savoir-faire et une technicité précieuse dans les réponses aux appels d’offres. En 2017, après avoir passé 20 ans chez Véolia Environnement, dont une dizaine d’années à la tête du bureau d’études Bretagne est parti monter sa première entreprise : FactStory dont l’activité était d’aider les PME à se développer proprement et rapidement en gagnant beaucoup de marchés publics.
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